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Les énergies et EDSB : l'énergie hydraulique
La production d'électricité à partir d'énergie hydraulique utilise toujours le même principe : la récupération de la force de l'eau qui dévale. La puissance dégagée est directement proportionnelle au débit d'eau et à la hauteur de chute ; dit autrement, plus un volume important descend rapidement d'une grande hauteur, plus la puissance est importante. L'énergie obtenue dépend du temps pendant lequel on disposera de la puissance.
EDSB peut disposer d'une puissance hydraulique d'environ 10 MW (méga Watt). Si nous disposions de cette puissance en permanence nous produirions 88 000 MWh ou 88 millions de kWh par an. Notre production hydraulique moyenne annuelle est d'environ 40 millions de kWh. La différence est due à plusieurs facteurs. En premier lieu l'hydraulicité (la quantité d'eau disponible) varie en fonction des précipitations et de la température. Nous ne disposons donc pas en permanence de la puissance maximale. En second lieu, la disponibilité des centrales (temps pendant lequel on peut produire de l'électricité) n'est pas de 100% car comme chaque outil industriel, il est nécessaire de faire de l'entretien et de remplacer des pièces qui s'usent. Également, il arrive que des pannes entraînent l'arrêt de la production. L'anomalie doit alors être recherchée et éliminée avant le redémarrage de la centrale. Et enfin ce qui est le plus important de tout point de vue, c'est que nous ne sommes pas les seuls utilisateurs de l'eau. Le milieu aquatique doit être préservé, les sports d'eau vive doivent pouvoir être pratiqués, l'aspect naturel du cours d'eau doit être préservé et le patrimoine que représente la rivière doit être maintenu pour tout un chacun.
Dans cette optique, pourquoi ne pas laisser les cours d'eau vierge de toute intervention humaine ? Chacun pourrait profiter du cours d'eau en fonction des caractéristiques naturelles de ce dernier et des conditions météorologiques qui le modèlent. Comme toujours les intérêts des uns et des autres sont divergents et l'impact engendré par une activité modifie la pratique d'une autre. Qui doit être prioritaire ?
La production d'électricité à partir d'un cours d'eau demande des aménagements qui sont importants. C'est sans doute l'activité qui modifie le plus l'aspect naturel (visuel) de la rivière. C'est peut être aussi celle qui bénéficie au plus grand nombre. Au-delà de l'aspect financier qui peut toujours être discuté, la production d'électricité hydraulique ne dégage pas de gaz carbonique. Elle ne contribue pas à l'effet de serre et tend à pérenniser le climat qui est directement l'acteur principal du régime d'un cours d'eau. L'utilisation de l'eau est uniquement » mécanique », il n'y a aucune modification chimique ou de température lorsqu'une centrale fonctionne au fil de l'eau. Le cas d'un barrage est plus complexe, le fait de stocker l'eau peut entrainer des variations de température et de turbidité lors de la restitution. Néanmoins le législateur encadre de manière stricte toutes les utilisations et tend à protéger l'usage de tous en imposant la prise en compte de toutes les utilisations.
EDSB est une entreprise locale et les personnes qui la composent sont aussi des citoyens qui vivent sur place. Elle se doit de répondre strictement à la règlementation et sa déontologie, au-delà du simple bon sens économique, est de tenir compte des autres utilisateurs locaux.
C'est de cette manière que l'entreprise exploite les ouvrages dont elle a la charge et c'est sa vision quant au consensus à obtenir pour la création de nouvelles installations. EDSB œuvre aussi pour l'évolution harmonieuse du contexte économique et naturel du Briançonnais. Au-delà de la production d'électricité que fait EDSB pour les autres utilisateurs ?
Les pêcheurs
Pour produire l'électricité l'eau est déviée dans une conduite, en général parallèle à la rivière, afin d'être acheminée vers une turbine. La longueur de rivière située entre le barrage et la restitution, qui ne dispose plus de la totalité du débit est appelé le Tronçon Court-Circuité (TCC). Afin que les poissons, et de manière globale toute la faune aquatique, puissent vivre et continuer à se développer dans le TCC, un débit minimum d'eau doit être maintenu. C'est ce que l'on appelle le débit réservé, en dessous duquel on ne doit jamais se trouver. Si le débit global de la rivière est équivalent au débit réservé, par exemple pendant une sécheresse, la production d'électricité s'arrête. En général le débit réservé est égal à minima au 1/10ème du module d'une rivière. Pour simplifier, le module est le débit moyen qu'aurait une rivière si ce dernier était constant. Pour définir le débit réservé d'une rivière d'une manière la plus objective possible, il est nécessaire qu'une étude d'impact soit faite par un spécialiste de l'environnement aquatique. Le meilleur débit sera celui qui permet à toutes les espèces de vivre, de se développer et de se déplacer dans le TCC sans que la production d'organismes soit significativement réduite. Pour en revenir aux pêcheurs, ils pourront continuer à pratiquer leur sport favori sans que les poissons désertent le site. On dit même que certains TCC seraient meilleurs pour la pêche que des tronçons sauvages !
Si les poissons se déplacent, principalement pour aller frayer, ce qui est primordial, ils doivent aussi pouvoir franchir le barrage. Certains barrages possèdent une passe à poissons qui permet la montaison ou le cas échéant la dévalaison du poisson. La passe doit être adaptée au cours d'eau et aux espèces qui transitent afin de rendre le barrage le plus neutre possible pour les poissons. Par ces différents procédés, les espèces naturelles peuvent continuer à se développer, les pêcheurs peuvent pratiquer leur sport et le plus grand nombre peut profiter d'une énergie d'origine 100% naturelle sans apport ou import extérieur.
Les kayakistes et les sports d'eau vive
Ces activités demandent en général un débit d'eau important. Le débit optimum n'est pas le même en fonction de l'activité pratiquée, de la topographie de la rivière et du niveau technique des pratiquants. Il est donc difficile de définir » le « débit optimum du cours d'eau.
De manière générale les sports d'eau vive se pratiquent lorsque le débit des rivières est plutôt soutenu et que la température est clémente. Pour les rivières du briançonnais ceci correspond à une période qui va de mi-avril à la fin des vacances d'été en août. Cette période correspond à la fonte des neiges et les débits sont en général très importants. Il y a peu d'impact d'une activité (la production d'électricité) sur l'autre (les sports d'eau vive) durant le début de saison. En effet les débits dérivés pour la production d'électricité durant cette période représentent 1/5ème du débit global et la pratique sportive n'est pas impactée.
En fonction de l'enneigement hivernal et de la rapidité de la fonte de la neige, les débits peuvent baisser significativement au mois d'août et quelquefois dès juillet. C'est durant cette période que des concertations ou des accords doivent être trouvés afin que chacun puisse utiliser l'eau de manière optimum. Sur le TCC d'une centrale au fil de l'eau, il existe un moyen qui est le partage de périodes d'utilisation. En effet en fonction d'accords établis, on peut imaginer des périodes durant lesquelles le TCC dispose d'un débit supérieur au débit réservé qui permette la pratique des sports d'eau vive dans de bonnes conditions. La contrepartie est qu'il n'est pas possible de produire de l'électricité. Ces moments doivent donc être pris en compte dans les calculs technico-économiques d'étude.
Pour le passage d'un barrage, deux solutions s'offrent en général aux sportifs. Il existe toujours un chemin de contournement de l'ouvrage qui permet d'aller de l'amont vers l'aval à pied. Cette solution qui, on peut le comprendre, ne satisfait pas les plus aguerris qui ne veulent pas mettre le pied à terre, peut être doublée d'une passe à kayak. Il s'agit d'un ouvrage construit au dessus du barrage qui permet au kayakiste entraîné de passer l'obstacle sans mettre le pied à terre. Cet ouvrage est en général en eau lorsque le débit est relativement important au printemps et à sec le reste du temps.
Les arrosants, les ASA
Les ASA sont des Associations Syndicales Autorisées qui regroupent les utilisateurs de l'eau d'un canal. Un peu d'eau de la rivière est dérivé, en général de mai à octobre, afin de la distribuer dans les propriétés pour améliorer le rendement des cultures. Les droits d'eau liés à ces canaux et à ces associations sont très anciens et antérieurs à la construction des centrales.
En fonction de l'ouvrage de production hydraulique, plusieurs solutions permettent de garder une alimentation correcte des canaux.
- La prise d'eau du canal se trouve dans la rivière sur le TCC et rien n'est modifié. Nonobstant le débit réservé doit tenir compte du prélèvement de l'ASA et être augmenté d'autant.
- Le canal est réalimenté par une vanne de dérivation sur la conduite d'amenée d'eau à la turbine. Dans ce cas le débit supplémentaire dans la conduite doit être pris en compte dès les études afin de dimensionner cette dernière correctement.
- Le ou les canaux sont réalimentés par des pompes qui récupèrent l'eau à la sortie de la turbine avant la restitution en rivière.
Tout volume d'eau prélevé en amont de la prise d'eau de la centrale, et dédié à l'arrosage, n'est pas utilisé pour la production d'énergie. Dans ce contexte, EDSB a conclu des conventions de partenariat avec certaines ASA afin que les économies d'eau réalisées par les irrigants soient rémunérées.
Tout un chacun
Comme utilisateur de l'eau, EDSB se doit d'être exemplaire. L'exemplarité doit aussi se retrouver dans le respect des autres usages. Notre position nous permet quelquefois de faire plus.
Un exemple : lorsque nous dérivons l'eau pour la centrale de la Schappe au hameau du Fontenil, des grilles sont installées sur la dérivation afin d'ôter les corps flottants qui pourraient obstruer les conduites et endommager la turbine. Ce système dit » dégrilleur « permet d'entreposer tous les déchets dans l'attente de leur traitement. La plupart des déchets sont naturels, feuilles, bois mort, algues, etc. Mais malheureusement certains ont une origine beaucoup plus artificielle, bouteilles en plastique, en verre, sacs en tout genre et la liste n'est pas exhaustive. Lors de l'évacuation, les déchets naturels sont rendus à la rivière à l'aval du barrage mais les déchets polluants sont systématiquement emmenés en décharge. Nous essayons toujours de limiter notre impact et chaque fois que nous le pouvons nous améliorons une situation qui s'avère dégradée.
La signalétique. Aux abords de nos ouvrages et des TCC, nous renseignons et avertissons les promeneurs, les pêcheurs, les kayakistes et tous les usagers de la proximité des installations et des précautions élémentaires à suivre. Vous pourrez rencontrer les différents types de panneaux ci-dessous. En fonction de l'activité que vous pratiquez, il est important de respecter les conseils et la signalisation.